
L'INTIMITÉ DU GESTE : DU MURMURE À LA FORME

LA SIGNATURE TECHNIQUE : L'Alchimie des Patines
La signature de JC Cronel est marquée par le dialogue constant entre la fluidité du modelage et la rudesse de l'assemblage.
La matière est choisie pour son potentiel conceptuel : le plâtre, le béton et la résine offrent la douceur de la forme, tandis que l'acier poli, gravé à la disqueuse, ou le fil d'aluminium symbolisent la tension et la force.
La finition donne une âme à la matière. Si la patine cire et graphite reste emblématique de ses débuts, l'artiste évolue vers une nouvelle richesse chromatique [Détail fourni par l'artiste]. Ses patines contemporaines sont réalisées en succession de couches de peinture (vert-de-gris, or rouge, bronze) et sont souvent enrichies de feuille d'or [Détail fourni par l'artiste]. Cette utilisation de la dorure, qui le rapproche de son inspiration antique, mais avec une vision résolument contemporaine, renforce le caractère monumental et symbolique de la figure.
LA SOURCE ET L'ÉQUILIBRE : Mythes, Formes et Réalités
JC Cronel sculpte les archétypes de la condition humaine, donnant corps à la dualité entre l'idéal de la forme classique et la rudesse de l'expérience contemporaine.
La source de son travail réside dans un émerveillement perpétuel, nourri par les mythes et légendes de l'enfance et l'énergie des super-héros des comics, qu'il considère comme des légendes modernes. L'artiste cherche à matérialiser cette connexion aux récits universels, s'inspirant des classiques comme la Vénus de Milo et la Victoire de Samothrace, tout en explorant la résonance des archétypes théorisés par Joseph Campbell.
"La notion d'esthétique est essentielle. On ne peut expliquer la beauté, mais on peut la ressentir." C'est en suivant ce fil conducteur émotionnel que Cronel trouve l'harmonie. Tout comme une mélodie, ses formes alternent en oscillation et fracture [Détail fourni par l'artiste], traduisant une quête d'équilibre entre l'émotion et la matière, le rêve face à la réalité [Détail fourni par l'artiste].
LE PARCOURS ET LA DÉMARCHE : Du Dessin à la 3D Itérative
Jean-Christophe (JC) Cronel a fait du dessin le premier pas de son expression, utilisant cette matrice pour explorer les poses et les finitions. La sculpture, découverte à 18 ans, fut une révélation : elle lui a offert la dimension concrète et le volume nécessaires pour donner corps à ses visions.
Son processus est itératif et intuitif : les dessins proposent des options, mais la sculpture finale évolue toujours en cours de réalisation, guidée par le ressenti du moment. Son atelier, installé à son domicile, est essentiel à ce processus, lui permettant d'intervenir à tout moment sur une œuvre lorsque l'idée ou l'émotion se présente.
Résolument figuratives, ses œuvres puisent dans l'humanité insufflée par des maîtres comme Rodin et Henry Moore.
LE CORPS COMME LANGAGE : Séries et Singularité
La figure, souvent féminine, est l'axe central de son œuvre, devenant le symbole universel de la condition humaine et de ses luttes. Le masque volontaire du visage permet à l'artiste de rendre la lecture du corps universelle, forçant le spectateur à décrypter le langage postural qui exprime le fond, les sentiments [Détail fourni par l'artiste].
Les Lignes Essentielles : Ce corpus fondateur explore la pureté du volume et alterne entre l'intime (Sens, L'Ingénue) et le social (Société, Au Pied du Mur). Ces pièces interrogent la réaction de l'individu face à l'introspection, la mémoire (Nostalgie) et les contraintes collectives.
Anatomie de la Singularité : Dans cette série, le concept de singularité est au cœur du processus. L'artiste revendique que "nous sommes tous uniques, par nos expériences, notre histoire, nos envies, et nos sentiments" [Détail fourni par l'artiste]. Il utilise le moulage et le tirage en résine pour créer des bases qu'il va ensuite déconstruire et ré-assembler, transformant un moule standard en une pièce unique (1/1) à chaque fois. Ce geste de "détruire pour reconstruire" est une métaphore de la lutte de l'individu pour affirmer son identité face à la pression sociétale qui tente de formater les êtres.